Le comportement sécurité, une actu de 90 ans!

Le comportement sécurité, une actu de 90 ans!

Bonjour,

 

Le comportement ou plutôt les comportements individuels et collectifs m’intéressent et, a priori, vous intéressent si vous lisez ces quelques lignes.

Loin de moi l’idée d’affecter tous les maux des accidents du travail aux opérateurs de premier rang qui « ont des comportements à risques en permanence » ou, à l’opposé, sur le top management et ses « décisions incohérentes avec le terrain » selon la place que l’on occupe dans l’entreprise.

J’ai découvert une pépite. Je crois avoir choisi le bon mot, car il s’agit pour moi d’une référence dans les jalons de la prévention moderne (document qui m’était jusqu’alors inconnu), il s’agit d’une communication faite à la Société industrielle de Lille le 29 décembre 1927 par M. BOULIN ancien inspecteur divisionnaire du travail (publication extraite des cahiers du CHATEFP de mai 2001 – Lien -).

Mon avis compte peu et je vous invite à prendre un temps pour lire ces quelques pages (voir pdf en lien), elles sont particulières pour différentes raisons :

  • Emises et publiées avant l’étude d’Heinrich à l’origine de la première pyramide,
  • Objectives et sans parti pris,
  • Visionnaires (car le débat est toujours vrai aujourd’hui),

Vous trouverez sur l’article en pièce jointe quelques éléments surlignés par mes soins. Je mets volontairement de côté les aspects sécurité machine qui ont bien évidemment énormément évolués depuis cette période.

Je retiens qu’en 1925, nous comptions, en France plus de 2300 décès par le fait du travail et plus de 900.000 accidents avec arrêt (tout ceci sous la loi de 1898 qui avait posé les bases de la réparation des A.T.). Pour mémoire, la sécurité sociale n’existait pas et les réparations suite à accident du travail n’avaient rien à voir avec aujourd’hui (cf l’histoire de la prévention – RUFFAT & VIET – Ed Economica 1999).

 

De ces huit pages, je garde à l’esprit les éléments suivants :

  • Engagement au plus haut niveau
  • Exemplarité
  • Dialogue social
  • Nécessité et respect des règles
  • Structuration et professionnalisation de la fonction sécurité
  • Bienveillance

 

Autant dire que les nouveautés sur ce sujet ne sont pas nombreuses (cf Comportement et prévention, Samson, Ed liaisons, 2008)

Nous nous sommes affairés à la conformité technique tellement plus simple que changer la culture. Se positionner sur ce sujet relève d’une ambition patiente, le temps du changement se fait avec les générations.

Sur la route, combien sommes-nous à avoir réellement pris l’habitude de voir les panneaux indiquant les vitesses comme des limitations et non des seuils d’adaptation du régulateur de vitesse.

Se comporter différemment est un apprentissage individuel impliquant un changement de ses propres croyances. Aussi, il faut très souvent un leader qui, par ses actes, ses engagements, guide son entourage. Au sein de l’entreprise, c’est le rôle du top-management, et… pour la route, c’est le rôle de l’Etat, des élus, et bien sûr de chacun de nous.

Le constat de M. BOULIN est d’une étonnante actualité puisqu’il est question de relations sociales… Chacun renvoyant la responsabilité sur l’autre, aurions-nous avancé sur ces sujets depuis près de 100 ans ou sommes-nous en statu-quo. Celui qui fait le premier pas est pris en, flagrant-délit de faiblesse… (méthodes_psychotechniques annotations hsseassist 2017 05)

Nous avons toujours cherché et nous cherchons toujours des excuses sous forme d’outil manquant, de fichier incomplet, … pour éviter d’aborder nos habitudes et tenter de les changer.

Le comportement déviant est avant tout une erreur. Cette erreur est liée pour la plupart des cas aux appariements que l’on fait par la ressemblance à une forme, une action rencontrée par le passé. Elle n’est pas blâmable et elle se produit à tous les niveaux de l’entreprise. Pour la corriger, il faut l’accepter que l’on soit dirigeant ou opérateur de premier rang.

Et tant que ce travail individuel n’est pas fait, il est illusoire de vouloir progresser durablement. Aussi réduire la prévention a des états et des situations critiques revient à travailler sur le comment et non sur le fondement des comportements

« Les erreurs sont le prix inévitable et généralement acceptable que les êtres humains doivent payer en échange de leur remarquable habileté » – Reason, l’erreur humaine (traduction française) 1993.

Aussi, la prise de conscience, la bienveillance, l’accompagnement, l’apprentissage collectif sont parmi les leviers importants de ces changements long terme pour aborder une prévention durable axée sur les Hommes et les Organisations.

Accompagner en premier lieu un top-management ou un comité de direction pour prendre conscience de son positionnement et du retentissement de ses actes permet de poser les fondations nécessaires à la construction de cette culture de prévention que nous cherchons. C’est cet accompagnement que nous vous proposons par la mesure de votre niveau de culture de prévention collective et l’évaluation individuelle du leadership de prévention des encadrants de direction.

@ votre écoute

Jérôme

 

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